Le pays cathare
Le Pays cathare désigne une région comprenant le département de l’Aude (avec le massif des Corbières), mais aussi plus largement l’Occitanie et le Languedoc… La croix occitane,( sur le drapeau de l’Occitanie) fut un « symbole de ralliement cathare », puisqu’elle fut la croix des armoiries des comtes de Saint-Gilles, devenues celle des comtes de Toulouse, puis du Languedoc, avant la croisade catholique et l’Inquisition visant à éradiquer le catharisme.
Le catharisme c'est quoi ?
Le catharisme (du grec katharós, « pur ») est l’appellation contemporaine d’un mouvement — ou d’un ensemble de mouvements — religieux chrétien médiéval européen en dissidence vis-à-vis de l’Église romaine, trouvant un écho particulier dans le Midi de la France. Le terme « cathare » lui-même, repris des écrits d’Augustin d’Hippone par le moine Eckbert de Schönau au XIIe siècle pour désigner les « hérétiques », a été popularisé en français par l’occitanisme des années 1960 au détriment des expressions « hérésie albigeoise », « albigéisme » et « albigeois » qui étaient préférentiellement utilisées jusque-là.
La doctrine cathare :
Le catharisme ne s’appuie pas sur une théologie puisqu’il considère que Dieu, inconnaissable et non accessible, est absent de ce monde. Cette doctrine est le fruit d’un travail de recherche scripturaire, prenant en compte le Nouveau Testament, notamment l’Évangile selon Jean et l’Évangile selon Luc. La foi cathare se base notamment sur les principes suivants : L’esprit est transmis, soit par les générations depuis le premier homme, soit par transmigration dans un nouveau-né après la mort (réincarnation). C’est uniquement par le Saint-Esprit que l’esprit peut être libéré du monde physique, et c’est par le baptême, par imposition des mains, reçu par les apôtres et transmis par eux, que l’esprit pourra accéder au Salut.
Les cathares, se considérant alors comme les seuls vrais disciples des apôtres, souhaitaient adopter le modèle de vie, les rites et les sacrements, des premières communautés chrétiennes. Ils s’appuyaient principalement sur les enseignements du Nouveau Testament, et leur unique prière était le Notre Père. Les cathares rejetaient aussi la guerre, l’Enfer, l’Incarnation et l’Ancien Testament (à l’exception des Livres des Prophètes). Ils considéraient que toutes les pratiques et sacrements instaurés progressivement par l’Église dès les premiers siècles n’avaient aucune valeur. Le catharisme était opposé à la propriété privée, en particulier pour l’usage des terres. La terre ne doit « appartenir » en principe qu’à celui qui la travaille, et non à un quelconque propriétaire n’en ayant point l’utilisation directe ; le catharisme refusait clairement la féodalité de l’époque, etc., d’où son succès parmi les travailleurs non possédants
Étant ordonnés, les « parfaits » entraient dans un ordre religieux, mais sans sortir du siècle (de la société). Ils étaient en effet astreints au travail manuel pour vivre, ce qui leur donnait un avantage considérable pour leur prédication, en les maintenant au contact de la population qu’ils instruisaient directement, via des traductions des Écritures saintes en langue vernaculaire, contrairement au clergé catholique qui refusait à l’époque l’accès direct du peuple aux textes sacrés. Cela leur rapportait également l’argent du produit de leur travail. Cet argent leur permettait, par exemple, de se déplacer et, avec les dons et les legs, de créer les conditions de l’existence d’une hiérarchie. En revanche la pauvreté personnelle était prescrite.
Les « parfaits » ne devaient ni mentir, ni jurer, s’abstenir de tout vice, de toute méchanceté, en un mot être simplement de bons chrétiens selon les Évangiles. Cela devait inévitablement conduire à l’édification de toute la population chrétienne. Néanmoins, le catharisme toucha essentiellement une population bourgeoise ou noble, sauf dans la dernière période. Outre l’interdit du meurtre, les « parfaits » ne devaient pas tuer les animaux. Ils devaient s’abstenir de toute consommation de produits animaux car issus de la reproduction animale. En cela ils s’interdisaient toutes viandes ainsi que le lait et les autres produits dérivés. Le jeûne était de pratique courante, mais le jeûne le plus strict prévoyait du pain et de l’eau.
La fin du mouvement cathare :
Dès 1119, le pape Calixte II réunit un concile à Toulouse. Celui-ci dénonce notamment les déviants qui condamnent les sacrements du Baptême, de l’Eucharistie, du Mariage et le Sacerdoce et enjoint au comte de Toulouse de sévir contre eux. De plus, l’Église juge le catharisme dangereux car il décourage la procréation, puisqu’il considère le corps comme une chose mauvaise.
Ci-contre : Enluminure représentant l’expulsion des habitants de Carcassonne en 1209.
Après des siècles de croisades et de persécution mené par l’église catholique, un fait des plus connu est le siège de Montségur en 1243-1244 et la mort sur le bûcher de plus de 200 croyants cathares. l’histoire a également retenu le nom de Guilhem Bélibaste comme étant le dernier cathare brûlé en 1321 à Villerouge-Termenès.